Si je rafais bien l’inventaire, je mène un vie bien ordinaire
Plutôt bon mari et bon fils, un caractère voué aux offices
Pas gentleman propriétaire, ni élu chez les millionnaires
Pourtant j’aimerais voir dans mes yeux brûler la flamme du malicieux
J’ai comme un trop plein d’habitudes, une avalanche de certitudes
J’voudrais partir, me faire la belle, j’veux qu’on m’envoie une étincelle
J’veux plus rien dire et laisser faire, j’veux qu’on m’présente à Lucifer
Et quand j’aurais fermé les yeux, qu’on dise que j’étais dangereux
Et je cours et je cours pour faire craquer le velours
Et je cours et je cours plus vite chaque jour
Et je cours et je cours j’veux du poison dans l’amour
Et je cours
J’prendrais tous les sens interdits, je goûterais à tous les whiskies
Et qu’importe le flacon, pourvu que j’aie de l’ivresse que j’ai bu
J’irai rouler dans la fange, avec les filles, avec les anges
Et puis quand j’en aurai assez, j’inventerai des jeux insensés
Il paraît que pour réussir, faut céder sa place aux désirs
Je vois bien que je vous fait peur, planquez vos biens, cachez vos sœurs
Mais j’vais quand même vous rassurer, on retourne au premier couplet
Car si je refais bien l’inventaire, je mène une vie bien ordinaire
( Michel Deshays / Olivier Gann )